Résumé
Georges Braque fut, avec Pablo Picasso, le grand acteur du cubisme. Frédéric Rossif dresse de lui un portrait riche d'archives, de documents, de témoignages et d'interviews, éclairé sans cesse par l'histoire tourmentée de son siècle.
Avis
"Je ne suis pas un révolutionnaire, je ne cherche pas l’exaltation mais la ferveur". Peut-être est-ce le propos de Georges Braque qui a poussé Frédéric Rossif à axer son film sur l’opposition d’une œuvre qui prend le temps de la création contre l’Histoire qui dévore le temps (avec les guerres, les crises idéologiques, les conflits sociaux). Si ce postulat est contestable, le film apporte de précieux documents et témoignages. L’Estaque, d’abord, où Georges braque va inventer le cubisme, des détails signifiants de sa vie quotidienne : il aimait la boxe, le cinéma, le vélo, les voitures, la rigueur et la rapidité (voir les témoignages de sa servante Mariette), et aussi chanter avec sa femme. Des éléments de son travail : on le suit dans son atelier, dans ses gestes, dans ses hésitations. Des propos critiques : Jean Paulhan et l’invention du premier papier collé, le commentaire de Jean Leymarie sur 'Le billard'. Un film plein de qualités qui dit beaucoup de choses sur un peintre et le met dans une nouvelle perspective. Savoir si cette perspective est juste est difficile, lui qui disait : "Comment me serais-je trompé ? Je ne savais pas ce que je voulais."