Résumé
Portrait du peintre Francis Picabia, figure du dandy et de l'anti-artiste raconté ici par ceux et celles qui l'ont connu. Comme son titre l'indique, Picabia est l'auberge espagnole de l'art moderne, ayant touché à tous les genres et laissant derrière lui plus de 10 000 toiles.
Avis
Le film est un épisode de Zig-Zag, une émission consacrée aux grandes expositions internationales du Centre Georges Pompidou et réalisée par des auteurs talentueux comme Yves Kovacs ou Pierre Desfons. L’émission ne se limitait pas à rendre compte d’un événement, mais apportait une dimension originale dans le traitement et un éclairage souvent passionnant sur les artistes. Dans cet épisode, il s'agira de résumer Francis Picabia en vingt-sept minutes : une gageure. Car l’homme est passionnant et insaisissable : grand séducteur, collectionneur de voitures, passionné de vitesse, amateur de fêtes et de luxe, haïssant la répétition et l’ennui, il est constamment en mouvement dans sa vie et dans son œuvre, puisqu’il a laissé 10 000 tableaux, traversé onze périodes et écrit des textes de grande qualité. Pour dire ce foisonnement, quelques témoins parmi lesquels les Madames Picabia encore de ce monde, des admirateurs comme Jean-François Lyotard et Denis Roche et des documents d’archives. Son travail commenté, anecdotisé, lu psychanalytiquement, comme une machine érotique est accompagné d’une musique un peu illustrative, jazz ou Tino Rossi. Picabia était-il comme il se définit "l’anti-artiste par excellence, un monstre quoi ?" Si le film ne peut répondre à cette question, il a le mérite de la poser et de la mettre en images documentaires.