Résumé
Figure de la peinture abstraite, Nicolas de Staël a fait part de ses questions, doutes et recherches dans une vaste correspondance. Le film se construit à partir de ses lettres, pour suivre l'évolution de son travail qu'il confronte à ses interrogations et à ses toiles.
Avis
Un film en forme d'autoportrait puisque tout est sous-entendu par la lecture des lettres que Nicolas de Staël a envoyées à des amis comme René Char, ou à sa famille dont Olga, la sœur religieuse du peintre. Le peintre commente aussi le livre de Pierre Lecuire sur Hercule Seghers, graveur hollandais du 18e, qu'il est chargé d'illustrer de plusieurs eaux-fortes. Le ton est celui de l’urgence, de l’angoisse : "Je vais crever la bouche ouverte. Du fric, Jean, du fric... Je n’ai plus de couleurs", de la modestie : "On fonctionne comme on peut... Je ne maîtrise rien". Mais il parle aussi des grandes questions que pose la peinture et dit l’admiration qu’il a pour Gustave Courbet, Francisco de Goya, Pierre-Paul Rubens, Diego Velasquez et Henri Matisse. À l’image, ses tableaux et ceux des autres, sont filmés simplement. Un dialogue intelligent et émouvant entre une œuvre et un artiste.