Résumé
Un des trois films sur Venise (ville d’enfance de Luciano Emmer) commandés par le producteur italien Salvo d’Angelo. "Pendant que je la filmais avec la caméra, elle était – elle, Venise – silencieuse et impénétrable, presque indifférente au contact que je cherchais à établir avec elle."
Avis
Venise a inspiré de grands artistes romantiques qui l’ont évoquée dans leurs œuvres : Lord Byron, Alfred de Musset et Georges Sand, Richard Wagner ou encore Gabriele d’Annunzio. Le film propose une lente déambulation dans Venise au fil de l’eau, un glissement nocturne la plupart de temps, convoquant des extraits de lettres ou de textes de ces artistes, du moins dans la version italienne. En effet, dans la version française, le ton est tout à fait différent. Le texte (original) très personnel et la voix de Jean Cocteau font de Venise une ville de sortilèges, où visiteurs et visiteuses du passé paraissent comme des fantômes habitant ces lieux ("Ceux qu’elle aime et qu’elle pousse et qui tombent, tombent éternellement dans les vagues profondes des ciels de Tiepolo.") Il est intéressant de constater que pour un même montage, deux films apparaissent : la version italienne, documentaire élégant aux images recherchées, paraît plus lente et contemplative, tandis que la version française est un tourbillon lyrique, impulsé par ce poète qu’est Jean Cocteau.