Résumé
Le peintre Philippe Vandenberg vit à la manière d'un kamikaze. Par un long plan-séquence, le film propose une plongée dans sa vie et dans l’abîme de la création artistique.
Avis
Si Philippe Vandenberg, un des artistes belges les plus radicaux du néo-expressionnisme, utilisait le mot "kamikaze" dans ses toiles, cela lui servait aussi et surtout à définir sa méthode de travail : la création ne va pas sans la destruction. Il a d'ailleurs détruit une large partie de ses œuvres. En 2009, il décide de mettre fin à ses jours. Guillaume Vandenberghe et Neel Cockx ont réalisé ce film dans le cadre de la rétrospective éponyme de son œuvre (1952-2009) qui s’est tenue à la Kunsthalle de Hambourg en 2018-2019. Aux images des toiles et des lieux, les cinéastes superposent celles du visage du peintre qui nous livre, comme à l’image, une pensée en mouvement dans un long plan-séquence. Doutes, échecs, angoisses côtoient la brève et nécessaire libération que procure la création, ce remède qui existe en soi-même. Compilant la lecture de ses écrits et l’insertion de paroles d’interviews, ils font revivre les principes fondamentaux qui ont animé l’artiste tout au long de sa carrière. Un court voyage qui nous permet de mesurer l’intensité d’un travail d’envergure et qui nous invite à une profonde introspection sur les contradictions qui tiraillent chaque être humain tout au long de son existence.