Un film de Nicolas Dedecker et Benoît Baudson (2019, 52′)
L’artiste urbain Denis Meyers a trouvé un terrain de jeu à la taille de son ambition : l’ancien siège de la firme Solvay, à Bruxelles, soit une surface de près de 50 000 m² sur huit niveaux. Avant sa destruction programmée, l’artiste a obtenu l’autorisation d’investir le bâtiment dans l’idée d’en faire une œuvre totale et imposante en noir et blanc : une occasion pour lui de se rendre visible et de digérer une douloureuse séparation. Les cinéastes Nicolas Dedecker et Benoît Baudson suivent au plus près toutes les étapes de ce projet fou. Sur place, jours et parfois nuits, Denis Meyer remplit les murs, à la bombe noire. Un entrelacement poétique de dessins et de textes issus de ses carnets intimes qui viennent en épouser les moindres recoins. Du sol au plafond en passant par les fenêtres, les escaliers et les portes, l’artiste déverse les sentiments qui le traversent. Parallèlement, il s’agira aussi de faire venir du monde, d’inviter des célébrités, de faire du bruit afin que tout cela puisse servir non seulement à se “guérir” mais également à pousser sa carrière. Entre œuvre intime et opération marketing réussie, le film se fraye un chemin dans un dédale labyrinthique aussi bien physique que psychique.