Résumé
Avis
Comme pour conserver une capsule spatio-temporelle sensible, le réalisateur Julien Devaux décide de filmer son père, alors atteint d’un cancer en phase terminale, dans sa maison traditionnelle japonaise qu’il a lui-même importée du Japon puis reconstruite dans la campagne belge. Réalisé pendant le confinement, Horyuji! évoque une certaine idée de la beauté, de l’art, du rapport père-fils et de la vie en capturant un moment hors du temps alors que celui-ci vient justement à manquer… Si le sujet peut paraître grave, le film paradoxalement est à la fois doux et facétieux, à l’image de son personnage principal, William qui entre l’élaboration patiente d’un bouquet de glaïeul et une sieste au soleil conduit une voiture de collection extraordinaire ou s’échappe d’un coup du lieu proclamant que « trop de beauté tue la beauté ». Le film, assez taiseux, capture ces moments partagés dans ce lieu hors du commun en communication avec la nature environnante. Il ose la musique japonaise et les silences sans s’embarrasser du comment ou du pourquoi. Et c’est bien cela qui touche au plus profond, un geste de cinéma qui va à l’essentiel pour révéler une présence pure.