Résumé
"A dix-sept ans, j’ai acheté un appareil-photo. J’avais fait un dessin et je l’ai photographié. J’ai déchiré le dessin. J’ai gardé la photo."
Ce court-métrage sur l’artiste français Georges Rousse documente un processus créatif fascinant entre architecture, dessin et photographie.
Avis
1985. L’artiste Georges Rousse, alors âgé de 38 ans, part au petit matin faire son footing. C'est dans sa routine quotidienne que le cinéaste Christophe Loizillon choisit d'inscrire son personnage, un état du corps en mouvement dans lequel rythme et respiration ont toute leur importance. Une première routine qui en précède une autre et dans laquelle le corps sera tout entier impliqué là aussi : arriver dans un lieu déserté, le photographier, le transformer, le photographier à nouveau, partir, et recommencer ailleurs, autrement.
Avec une rigueur de métronome sans perdre une once d’humanité, Christophe Loizillon enregistre ce processus de création captivant avec une attention méticuleuse pour les matières et les sons. Opérant des allers-retours entre la course à pied, le lieu d'intervention et l’atelier de l’artiste, le cinéaste enregistre aussi la destruction à l’œuvre (pluie ou bulldozers) nous offrant ainsi un état des lieux complet inestimable. Pour autant, la valeur du film ne tient pas uniquement dans l'enregistrement de ce qui a eu lieu et qui n’est plus là, mais plutôt dans cette manière très personnelle d’écrire et de circonscrire le temps, d’envisager le cinéma comme s’il était un objet précis et précieux.