Résumé
La jeune cinéaste Victoire Karera Kampire s’empare d’un fait-divers dramatique d’une manière personnelle, celui de la mort du chanteur américain Marvin Gaye, assassiné par son père la veille de son 45e anniversaire.
Avis
Dans un noir et blanc inquiétant, la réalisatrice Victoire Karera Kampire nous conduit d’une vaste plage à l’univers clos de ce qui semble être une chambre d’hôtel et dans laquelle une femme inconnue accomplit des gestes mystérieux. Cette femme, c’est Alberta Gaye, la mère de l'icône de la soul music Marvin Gaye qui, en 1984 meurt assassiné par un coup de feu tiré par son propre père, le révérend Marvin Pentz Gay. Par un travelling sur des objets, des formes, des photos, des textures, des images d’archives qui passent sur une télé, la cinéaste nous plonge à la fois dans le cauchemar d'un deuil à traverser mais également nous prive de vue d’ensemble comme pour montrer - par un geste de cinéma radical - une femme, une mère mise en pièce, brisée en mille morceaux. Pour répondre à ce morcellement visuel, les sons eux aussi ont perdu leur unicité, quelques murmures, des cris, un coup de feu et la voix de Marvin, bien sûr… "Mother, mother, mother".