Résumé
Un portrait insolite et surprenant d'un des maîtres de la peinture hollandaise du XVe siècle, Dirk Bouts. Partant de ses propres similitudes avec le peintre, le cinéaste se glisse dans la peau de l'artiste, jusqu'à reconstruire 'La Cène' en un tableau vivant haut en couleurs. Un grand classique du film sur l'art, à la fois essai sur la peinture et sur le cinéma.
Avis
Un des grands classiques du film sur l'art. L’idée développée par André Delvaux est de mettre le peintre et le cinéaste en parallèle, tous deux artistes travaillant sous contrat. Rapprochés par une situation économique identique, hommes d’un même pays, la Flandre, leurs sensibilités communes dialoguent pendant tout le film. Se déroule devant nous l’œuvre de chacun : Bouts avec 'Le jugement dernier' et 'La cène', Delvaux avec sa mise en scène qui est recherche de traces et de permanences. Cette proximité par delà les époques et les pratiques artistiques confère au film toute sa grâce et suscite une grande émotion. La notion d’époque - l’écart de quelques siècles - est gommée au profit de celle de la permanence et du regard. Nous sommes devant deux artisans qui veulent mettre dans leur cadre un certain nombre d’éléments, découper l’espace d’une manière précise, représenter une réalité qui les touche parce qu’elle dit l’angoisse de la mort et la douceur de la vie. Le texte du film, à la fois scénario et commentaire (chose rare), s’écoute comme un poème. Le montage fait naître une syntaxe de phrase-image. La musique est composée comme un son et, inversement, tout son devient musique.