Résumé
Le film saisit Simon Hantaï au travail, quelques années avant qu'il ne se retire dans le silence pour plus de dix ans. Parcourant le chemin du peintre hongrois jusqu'à sa période de pliage, le film s’axe sur ce nouveau tournant de son art (commencé à la fin des années 1950).
Avis
C’est le portrait d’un artiste dans sa maturité. Un bref prégénérique situe sa trajectoire : Budapest, Paris, sa retraite à la campagne. Il ne s’agit pas d’une biographie même si Simon Hantaï, parfois, rappelle son rapport avec le Surréalisme, les tableaux-textes, les dix ans de dépouillement, de recherche. Le film s’axe sur le processus de création actuelle, présenté en cinq actes, une vaste épopée où en artisan-artiste il travaille la toile par terre, la plie, la roule, la colore, la noue, la déplie. Le souffle du peintre, son visage en gros plan, ses toiles draps ou banderoles envahissent l’écran, la musique donne à ces séquences un côté titanesque. Modeste aussi parce qu’il travaille comme un paysan labourant son champ. On entre dans sa mémoire - le tablier lustré de sa mère, les tapis de fleurs des fêtes religieuses - dans ses réflexions, liées à des textes de Paul Cézanne et à Martin Heidegger. Son travail, son corps ont une grande présence et donnent au film une dimension physique et métaphysique. Un ami historien, Dominique Fourcade, lui sert dans certaines séquences d’interlocuteur ; la vie familiale avec ses enfants musiciens sert de toile de fond.