Résumé
Loin du bruit et de la fureur des avant-gardes, le peintre pastelliste Pierre Skira travaille. Sa vie s'écoule paisiblement dans le calme, la douceur et l'amour des objets.
Avis
Pierre Skira est pastelliste de natures mortes. Le film est un portrait sensible et retenu, fait à un moment de sa vie et de son travail, sans tentative biographique. Son territoire affectif est montré en quelques images ou quelques sons : sa femme, sa maison ; en off, la voix de ses petites filles, son goût de la musique. On explore son atelier avec de longs panos sur la table aux pastels, les murs où sont accrochées les images qu’il aime. Son travail est d’abord perçu par le geste, le mouvement de la main et entendu par le crissement des bâtons sur la toile. De longs moments sont consacrés à la mise en place de la composition, temps à part entière de création. Lorsque ses œuvres sont montrées, le réalisateur les laisse longtemps à l’écran plein cadre, le temps d’un vrai regard, sans les déplacer ou les parcelliser par un mouvement d’appareil. En off, des textes littéraires situent le propos du film dans une réflexion plus que dans une explication. On ressent l’impression de calme, d’intemporalité annoncée par le titre 'La vie coye', une appellation qui renvoie à l’origine d’un art qui s’épanouit au début du XVIIe siècle, et que l’on apellait également "nature reposée" ou "nature inanimée".