Avis

La méthode Jaubert appliquée aux vases grecs et à un de ses peintres potiers, Euphronios. On y retrouve ce qui fait la définition de cette série : un didactisme élégant, une érudition agréable et sans ennui, de même qu'une approche scientifique et policière de l'œuvre. Que s’est-il passé ? Quelles sont les traces ? Où est la vérité ? Et l’histoire de l’art avec ses aventures et ses avatars devient aussi passionnante qu’un roman policier. En jeu ici, la vie et la survie du vase 'Le cratère d’Héraclès et Antée' qui est au Musée du Louvre. Au départ, l’histoire d’un collectionneur fou, qui était aussi directeur romain du Mont de Piété et qui a rassemblé 11 000 objets antiques. Au milieu du XIXe siècle, ce dernier a eu affaire à la justice parce que sa passion l'amenait à confondre fonds publics et achats privés. Napoléon III a étouffé l’affaire en achetant la collection. Ensuite, les avatars de l’objet, les morceaux rassemblés, les querelles d’école et le travail d’un artiste avant-gardiste, Euphronios, qui a fait passer sur les vases les figures du noir au rouge. Une révolution dont l’impact moderniste n’est pas évident pour nous. Et puis, toute la technique des potiers, l’histoire d’Héraclès, la vie d’Euphronios et son goût des beaux éphèbes, le reflet de la vie quotidienne à Athènes, le rappel de la mythologie. Une image fixe et scientifique mise en animation par le cinéma et portée par un discours sec et intelligent.