Résumé
Artiste et artisan suisse, Patrick Smith a le goût des machines à poulies et à pignons, des mécanismes à ne rien faire, des mouvements minimalistes et poétiques. Il raconte ses passions qui s'exposent à l'écran.
Avis
Il y a un moment que les sculptures sont descendues de leur socle et se sont mises à bouger. Lazlo Moholy-Nagy, Jesús-Rafael Soto, Pol Bury, Alexander Calder et le mouvement cinétique ont précédé Patrick Smith. Mais s'il devait n'en retenir qu'un, c’est de Jean Tinguely qu’il se sent le plus proche avec son goût des machines à poulies et à pignons, des mécanismes à ne rien faire, des mouvements minimalistes et poétiques. Comme ce dernier, il associe au solide des pièces d’usine ou de garage, la fragilité un peu morbide de personnages en carton ou d’animaux en squelette qui s’agitent dans des rythmes inlassablement répétés. Pas de générique. On entre directement dans les gros plans bien huilés des machines imaginées par l’artiste. Elles tournent, gigotent, sursautent sans être individualisées comme des pièces exposées dans une galerie. En voix off, l’artiste monologue et explique très simplement son attirance de petit garçon pour les moteurs, les motos cassées, les engrenages astucieux imaginés par des artisans ou des ingénieurs. Comment il en a fait son monde habité et chevauché par des marionnettes burlesques. C’est sans prétention aucune, un film d’accompagnement d’un travail de sculpture brute.