Résumé
En quatre minutes pas plus, Noamir Castéra nous offre un petit bijou d’inventivité et résume trois milles ans d’histoire et de création.
Avis
"Que puis-je encore dire qui n’eût pas été dit ?", demande le générique et la réalisatrice elle-même sans doute. Grand mal du 20e siècle depuis l’abandon de la représentation et l’impasse de l’abstraction minimaliste. Le carré blanc sur fond blanc nous raconte-t-il que l’art a atteint ses limites ? Que créer ? Pourquoi ?
Planté là, au beau milieu de nulle part, un personnage animé est attaqué par une Joconde souriante qui semble tomber du ciel, subit les assauts d’un masque étrusque qui se colle à son visage, manque d’être écrasé par un temple grec et autres statues de l’île de Pâques, essaie de s’en sortir en passant par le vagin de l’Origine du monde, se retrouve quatorzième invité de la Cène de Léonard de Vinci, monte sur une pyramide pharaonique, mais tombe au beau milieu d’une estampe qui le noircit d’encre de Chine… Sans compter les images-icônes qui accompagnent sa course, d’Einstein au Che, de Mickey à Chaplin, de Mozart à Marilyn Monroe. Même le cri enfin audible de Munch ne parviendra pas à le libérer. Sur cette route semée d’embûches, s’inscrit ironiquement un CECI N’EST PAS UNE ISSUE, et ce n’est pas la colonne de l’infini de Brancusi qui le conduira quelque part. Intelligent, drôle, profond, '#1' joue avec les références. La bande-son participe aux variations rythmiques des images créant ainsi un tout cohérent, une sorte de joyeux big-bang cinématographique.