Résumé
Premier film documentaire réalisé sur Folon, un des artistes belges les plus connus du grand public et souvent snobé par les critiques d'art. Grâce à de nombreuses archives inédites, l'artiste se dévoile et partage une vision du monde et de l'art en adéquation et dans laquelle transparait un grand humanisme.
Avis
Le peintre belge Jean-Michel Folon a, dès les années 70, bénéficié d’une réputation internationale fondée en partie sur une méprise. Très vite, il est snobé par la critique d’art qui le considère comme un peintre naïf, voire mièvre, juste bon à enchanter les enfants. Il faut bien avouer que son bonhomme volant en manteau et chapeau popularisé par le générique d'Antenne 2 (l’actuelle chaine France 2) n’a sans doute pas aider à lui rendre justice.
Pourtant, ce dessinateur, peintre et sculpteur est plus complexe qu’il n’y parait et le long-métrage réalisé par Gaetan Saint-Rémy permet de réparer un peu cette injustice dont il semble d’ailleurs avoir beaucoup souffert. Ce portrait truffé d’archives inédites mais également d’interviews de proches (membres de la famille et ami.e.s) nous restitue un homme passionné et original que l’on se penche sur sa biographie ou sur ses créations. Du côté intime, l’homme Folon s’avère être un militant convaincu, un ami fidèle et plein de ressources mais aussi un père éprouvé qui surmonte les épreuves avec une grande dignité. Du côté de l’œuvre, le film traverse plus de quarante années de dessins, peintures, sculptures, gravures, collages, affiches, décors de théâtre, films d’animation… sa créativité est sans limite et c’est en touche-à-tout qu’il s’essaie dans différentes domaines allant même jusqu’à jouer dans des films de fiction (notamment le film culte de William Klein, Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?). Difficile donc de rester de marbre face à cette personnalité qui n’hésite jamais à prendre des risques quitte à perdre voire à se perdre. À une époque où l’on se méfie de la séparation de l’homme et de l’artiste à juste titre, le cinéaste Gaetan Saint-Rémy sans verser dans l’hagiographie simplette nous montre avec une juste distance son admiration et nous prouve que l’homme et l’œuvre ne font bien qu’un.