Résumé
Le peintre belge Pierre Alechinsky travaille dans deux ateliers. L'un est à Bougival, l'autre à Arles. Le film interroge sa peinture à partir des paysages qui l'entourent. Peint-il différemment selon le lieu où il se trouve ?
Avis
Est-ce que Pierre Alechinsky peint autre chose et/ou différemment quand il travaille dans son atelier d’Arles et non plus celui de Bougival ? C’est le postulat filmique que propose le réalisateur qui rapproche ses toiles provençales du pays qui l’entoure : le Rhône, le bleu du ciel, les roches et la garrigue. Qu’on retienne ou pas cette hypothèse prétexte, ce qui compte et qui reste fascinant est de voir Alechinsky au travail. Il est le plus cinématographique des peintres contemporains avec sa danse gestuelle autour des toiles posées par terre, un cérémonial méticuleux de la préparation des couleurs et des pinceaux, son savoir-faire de maroufleur, colleur, laveur de toile et surtout la naissance du trait, de l’image. On suit la construction d’un tableau comme un scénario plein de surprises. Il n’y a pas de commentaire, simplement des aphorismes de Pierre Alechinsky qui est aussi écrivain. Ils sont plein de suc, de saveur et d’intelligence : "Un tableau de la pensée engloutie dans la couleur et qui montre le bout de son nez" ; "Le dessin, de l’écriture dénouée et renouée autrement". La musique d’Olivier Messiaen est lyrique et tumultueuse comme le bruit du fleuve.