Résumé
Le film de Basile Doganis fait éprouver physiquement le travail du danseur de butô Ko Murobushi. Un regard intense sur une danse entre immobilité et mouvement, silence et violence.
Avis
Quand Kō Murobushi danse, le temps se suspend et se dilate. Ses mouvements encerclent les secondes, son corps les captive et ses gestes les déploient. Nu et ridé, il traverse les âges et les mondes. Couvert de boue, il devient écorce d’arbre. Un autre tissu, et sa silhouette se dessine momie. Splendeur et douleur du butō envoûtant. Cette "danse qui frappe le sol", où tout le corps se fait sentir, Murobushi en a fait sa vie après avoir été l’élève de Tatsumi Hijikata, qui en est l’inventeur. Entre les mouvements un texte se déroule, celui du danseur lui-même, et dans lequel se dessine son rapport à la danse et à la vie. Contemplatif et silencieux, Basile Doganis fait s'épouser danse et cinéma, et nous plonge dans cet étrange voyage tellurique où vie et mort sont une seule et même matière. Un film expressionniste qui révèle cet art-philosophie-danse avec intensité.