Résumé
Un enquêteur, Anthony Penrose, part à la recherche de sa mère. Qui était Lee Miller, cette femme qu’il a peu connue et qui fut célèbre dans les années 1930 : mannequin, égérie des surréalistes, photographe, correspondante de guerre ? Bien évidemment Lee Miller est un personnage fascinant. Sa beauté a été très vite confrontée au désir des hommes. Cette femme "image" n’a jamais cessé de vouloir être une femme "regard". Elle a toujours tenté d’opposer sa liberté et sa vision à la représentation en papier glacé que l’on donnait d’elle. Le réalisateur en fait très justement une pionnière douloureuse de la modernité. Elle signalait, dans les années 1930, que la liberté qui régnait dans les milieux artistes ne libérait que les hommes. Lee Miller à la fois s’y pliait et luttait pour cesser d’être un objet et être reconnue comme sujet. Elle a été de 1940 à 1945 correspondante de guerre et une des premières photographes à entrer avec l’armée américaine dans les camps de concentration. Sur cette dernière partie de sa vie, David Sherman, qui était lui-même grand reporter et le compagnon de ces années-là, apporte un beau témoignage. Ce travail a été son dernier combat : après, Lee Miller s’est rangée à ce qui était attendu d’elle, mondanité, conjugalité, et s’est perdue dans l’alcool ». C’est l’énigme de cette femme qui écrivait dans ses carnets "je veux être aimée purement et simplement en oubliant le sexe" ou "ne jamais perdre une minute de ma vie" que Sylvain Roumette tente d’approcher en présentant des documents et des témoignages éclairants.
Avis
Basquiat, une vie' s’ouvre sur New York, ses ponts, ses murs, ses graffitis, ses quartiers en ruine. Une voix off raconte le futur de ce jeune homme de quinze ans, ce qu'il adviendra de son art et de son époque et ainsi "commence la légende". Le ton du film est donné, le destin est en marche. Scandé par la musique de Beethoven, lyrique et funèbre, le film, tel un opéra, avance vers son dénouement inévitable et terrible. Jean-Michel Vecchiet construit ce récit dramatique comme un maelström d’émotions, un tourbillon d’images, de musique et de témoignages, et remonte la course du peintre vers la gloire, et la mort. Sur le rythme enfiévré des balades enivrantes d’Erik Truffaz, il alterne interviews, images d’archives, petits films d’époque tournés entre amis, photographies, tableaux de l’artiste, négatifs, images de la ville... Le montage est rapide, les séquences découpées et la narration reste portée par cette chronologie tissée dans les succès fulgurants du peintre. Mais comme dans toute tragédie, les signes que le fatum est en marche sont là. Et le film les reprend dans sa matière, autour du succès du peintre, des amis qui racontent. Autour surtout de quelques images de Basquiat qui reviennent, entêtantes, pour rythmer cette chronique d’une mort annoncée.