Résumé
Portrait de George Costakis qui constitua une des plus grandes collections d'avant-garde russe. Il prend place parmi les grands collectionneurs du 20e siècle, et c'est grâce à son flair et à sa patience infatigable que nous pouvons aujourd'hui avoir une meilleure compréhension de l'avant-garde russe.
Avis
Une collection russe et un collectionneur grec, voilà une conjonction pour le moins insolite. George Costakis, fils de commerçants athéniens, exilé en U.R.S.S., a passé sa vie à Moscou comme employé d’ambassade, dealer d’antiquités et marchand d’art. Après la guerre, il connaît la révélation de l’art contemporain et son existence s'en retrouve transformée. Il quitte la Russie en 1978, âgé et extrêmement riche. Pourtant, il n'a pu emporter que 20% de sa collection, la majorité est restée là-bas au profit de musées nationaux brusquement intéressés par le travail de recherche et de sauveur d’un patrimoine dénigré au départ par le réalisme soviétique. Le film l'accompagne dans sa belle maison en Grèce dans laquelle il peint. Assis sur son canapé, il raconte ses débuts difficiles, sa vie de chasseur de tableaux. Homme saisi par le démon de la modernité, il s'est privé de tout pour acheter des chefs-d’œuvre méprisés par l’idéologie (Alexandre Rodtchenko, Lazar Lissitzky, Kasimir Malevich, Vladimir Tatline, Liubov Popova, Olga Rozanova). Il raconte son appartement à Moscou, caverne d’Ali Baba, lieu de rencontre de l’intelligentsia devenu mythique. George Costakis a été, contre le régime, un ministère des arts plastiques à lui seul. Il est heureux, généreux, sans amertume, ouvert maintenant sur une nouvelle génération d’artistes soviétiques. Riche de lui-même et de son travail, cet homme merveilleux est le héros de ce portrait télévisuel classique : plan sur les peintures, plan confidence/monologue, plan documents d’archives. La chronologie défile et la biographie classique recommence, jusqu’à ce qu'il soit arrivé au bout de ses récits.