Résumé
Représentant important de l’expressionnisme autrichien, Egon Schiele incarne aussi la figure du peintre maudit, que le film va déployer à travers son histoire, son œuvre et les motifs récurrents qui la parcourent.
Avis
Egon Schiele est une figure majeure de l’expressionnisme autrichien et un exemple de peintre maudit. Il est emporté par la grippe espagnole à seulement vingt-huit ans. Pendant sa courte vie, il aura été obsédé par la mort et l’érotisme, rejeté par la gloire et la société (il sera emprisonné pour scandale), ravagé par les soucis ("Je ne peux même pas dessiner, je n’ai plus de couleur et de papier.") Il laisse une œuvre, en particulier des dessins, d’une force inouïe. Jean-Louis Fournier centre son approche autour du thème du voyage, de l’errance. Les trains sont omniprésents dans le film : ils nous rappellent que Schiele était le fils d'un chef de gare et qu’il a toujours cherché ailleurs un bonheur intangible. Le réalisateur focalise aussi son film autour du narcissisme et de l’autoportrait. Il rend présent le sens de la sexualité de Schiele, pris en charge par des dessins de corps ouverts et déformés, sans la grâce convenue des gravures libertines mais offerts dans le désir. Les propos du peintre, dits en voix off, sont magnifiques mais hélas un peu gâchés par le commentaire.