Résumé
Le peintre contemporain, David Hockney commente ici des œuvres a priori totalement étrangères à sa culture : deux rouleaux chinois du XVIIe tout en prenant pour référence et contrepoint un tableau du peintre vénitien Giovanni Canaletto (XVIIIe).
Avis
Une manière d’aborder la peinture totalement originale. David Hockney, un artiste contemporain et occidental, commente des œuvres orientales - deux rouleaux chinois 'Le voyage d’inspection de l’empereur Kang Xi' (1698) et le même voyage fait aussi, dans le sud du pays, par l’empereur Khian-loung en 1770 - tout en prenant pour référence et contrepoint un tableau de Giovanni Canaletto intitulé 'Capricio'. Il reprend la thèse du cinéaste et théoricien du cinéma hongrois Béla Balázs sur la différence entre l’art occidental et l’art oriental, le cinéma rejoignant le second : le rouleau amène les notions de mouvement, de hors champ, de récit et donne la possibilité de choisir son propre champ de vision, de jouer droite-gauche. C’est ce que fait la caméra dans son film, elle suit le regard du cinéaste. Le discours-voyage de David Hockney est d’un charme certain et d’une grande pertinence. Il pose les questions fondamentales de la représentation du temps et de l’espace en Chine et en Occident. La musique, qui cherche à imiter les sonorités chinoises, est un peu trop présente.