Résumé
Il était temps de reconnaître le travail de l'artiste néerlandaise Jacqueline de Jong qui, toute sa vie, a expérimenté formes et styles pour produire un travail à la fois joyeux et subversif. Ce portrait amoureux lui rend un hommage mérité.
Avis
À 80 ans, avec ses cheveux roux flamboyants, son regard clair acéré et son énergie débordante, Jacqueline de Jong ne passe pas inaperçue. François Lévy Kuentz, grand habitué du portrait d'artiste, se propose (et lui propose) de faire ensemble un film pop, à l'image de l'artiste et d'un travail qu'elle mène depuis plus de 50 ans. Mais très vite, le modèle se rebelle. Son credo, «ne jamais cesser d’être désobéissante» nourrit le film qui s'abreuve alors de ce caractère autoritaire et obstiné et lui donne sa structure joyeuse. On la suit donc comme on peut, quand elle veut dans son jardin où elle collecte des pommes de terre pour en faire des bijoux, dans les expositions qui la rendent un tantinet nerveuse, dans sa salle de bain, en voiture.... Aussi impertinente que ses toiles qui mêlent érotisme, humour et violence, on découvre une personnalité d'une grande audace et d'une grande modernité. L'autoportrait en papoue qu'elle réalise à 10 ans en dit très long... Et alors qu'on pouvait l'imaginer influencée par son mentor-compagnon Asger Jorn, on se dit que l'influence a plutôt été réciproque. Car Jacqueline de Jong est une femme libre, sans influence comme en témoigne son engagement politique auprès de l’Internationale Situationniste aux côtés de Guy Debord dans les années 60.