Résumé
L'artiste conceptuel Jean-Pierre Raynaud retrace l'aventure spirituelle et artistique de la construction de sa maison, de ses transformations successives jusqu'à sa destruction et sa conservation.
Avis
Face caméra, Jean-Pierre Raynaud parle. Il raconte l’histoire de sa maison à la Celle-Saint-Clou, maison qui est la métaphore de sa vie d’homme et de son travail d’artiste. Ses cinq stades, de la première occupation d’un banal pavillon de banlieue, habitation normale d’un jeune couple, à son enterrement de pierres célébré à l'Entrepôt Lainé à Bordeaux. Cette évolution a amené très vite des changements, dans la vie personnelle de l'artiste (un divorce) puis dans son travail qui s'est transformé et radicalisé, notamment quand les célèbres carreaux blancs 15/15 sont venus tout recouvrir et ont chassé tout élément extérieur à "cette architecture absolue". D’abord sans fenêtre avec juste une meurtrière, puis en blockhaus pour passer au stade vitrail, la maison est arrivée à une beauté parfaite. Pendant quatre ans, Jean-Pierre Raynaud s’est interrogé. Devait-il rester l’éternel gardien de cette perfection inerte ? Il a alors décidé de lui offrir son ultime renaissance, de la métamorphoser en la démolissant. La réalisatrice Michelle Porte, dans de lents panoramiques, promène sa caméra à travers les pièces, dans leur ultime achèvement avant l’arrivée des bulldozers. C’est une circulation quasi religieuse qui capte vingt-trois ans de vie et de recherche et fait entrer dans une aventure intérieure intense, puisque cette maison était pour l’artiste à la fois un laboratoire et une aventure amoureuse.