Résumé
Metteur en scène polonais, habitué des happenings, peintre, scénographe, écrivain, théoricien de l’art, acteur et professeur, Tadeusz Kantor fut tout ça avec éclat. Le film alterne de longs extraits de ses pièces avec un entretien passionnant.
Avis
Un film qui veut avant tout être un document. Il fait se succéder, dans un montage alterné, de longs extraits des pièces de Kantor dont 'La classe morte' et 'Wielopole, wielopole', à un magnifique entretien où Kantor explique son travail, son évolution, filmé très simplement. On a le plaisir de voir longuement son visage, ses mains, ses gestes. Il aborde à bâtons rompus tout ce qui a été important pour lui, son enfance polonaise entre curé et rabbin, la création du Théâtre Cricot 2. Il explique comment, sans référence, il a "inventé" le monde des objets, des ready-made, les machines célibataires, les emballages, le théâtre de la cruauté et de la dérision, le happening. Tout cela s’est nourri ensuite de connaissances, de circulation, de contradiction, de confrontation. On voit (il y a beaucoup d’archives) la ligne directrice de sa scénographie, on découvre ses réflexions de plasticien puisqu’il est aussi peintre et dessinateur. C’est passionnant et incontournable. Si le questionneur jargonne parfois universitaire, Kantor répond et monologue comme les grands avec clarté, modestie, force et intelligence.