Résumé
Immersion dans l’univers de la plasticienne belge Ann Veronica Janssens qui, depuis la fin des années 1970, travaille sur l’expérience sensorielle plus que visuelle.
Avis
Vous priver de l’ouïe ou de la vue, vous perdre dans la couleur, dans le temps et dans l’espace, avec les matériaux que sont l’air, le brouillard, le son, telle est la quête que poursuit la plasticienne Ann Veronica Janssens. Jan Blondeel dessine le portrait de cette "sculpteuse avec presque rien". Entre les images d’archives, celles de la fabrication, les explications poético-scientifiques de l’artiste et les sensations en direct du public, ce portrait se focalise stricto sensu sur l’art comme travail et recherche. On entre dans le documentaire comme d’autres dans une exposition de l'artiste, dans le brouillard d’une pièce, et quelques personnes viennent nous livrer leur impression sur cette expérience étonnante. Et puis, très vite, le film se construit autour de la figure de l’artiste elle-même. Blondeel la filme chez elle ou dans différents espaces, différents musées, en train de mettre en place ses installations ou d’essayer de nouvelles expériences. Il la suit dans ses déambulations, capte quelques moments suspendus, et rythme sa progression de multiples paroles, interviews de commissaires, de critiques d’arts, d’artistes comme Daniel Buren ou d’Anne Teresa De Keersmaeker. La mise en scène, de manière parfois un peu simpliste, tente de décadrer lui aussi nos sensations, à l’image du travail de l’artiste qu’il suit. Et ce n’est pas toujours très convaincant. Mais ce travail reste passionnant et documente largement cette artiste belge hors norme.