Résumé
Lettre d'amour ouverte au sculpteur sénégalais Ousmane Sow, le film de Béatrice Soulé filme l'univers fascinant des statues monumentales entre force et fragilité.
Avis
Un film construit comme une lettre ouverte envoyée par la réalisatrice au sculpteur sénégalais Ousmane Sow. Béatrice Soulé prend la parole pour s’adresser à l’homme et à l’artiste. Aussi, son film n’est ni une biographie, ni une analyse des œuvres, mais un accompagnement affectif qui interroge les deux sans utiliser les paramètres classiques du film sur l’art. Et pourtant tout est dit, le plus fort étant le rapport très personnel qu’Ousmane Sow entretient avec ses sculptures. D’abord, il y a le matériau qu’il emploie fait de terre, de pigments, de lambeaux de tissu : amalgame mystérieux et jamais vraiment codifié qu’il a longuement élaboré. Ensuite, il y a les sujets qu’il traite et qui sont incarnés par de grandes statues montrant la vie quotidienne en Afrique, ainsi que l’histoire et les souffrances de ce continent représentées dans des sortes de tableaux vivants. Ces groupes monumentaux, ces personnages impressionnants sont mis en scène pour témoigner des gestes ancestraux, transmettre la mémoire de l’Afrique. Il a ainsi créé tout un univers de statues géantes où les Peuls, les Noubas, les Zoulous, les Massaïs, bergers, pasteurs, guerriers, comme des personnages "viennent librement nous raconter des histoires" .