Résumé
Comment faire le portrait d'un artiste qui se dérobe au portrait ? Chris Teerink arpente les œuvres de Sol LeWitt et les lieux où il vécut avec délicatesse, laissant en voix off les quelques interviews du peintre. Et tandis que l'artiste s'explique comme pour mieux se dérober, les œuvres parlent bel et bien de sa quête de l'épure et du silence qui va avec.
Avis
En dépit de son succès et de sa notoriété, Sol LeWitt est resté, tout au long de sa vie, un homme discret. Il refusa tous les prix, n’accepta jamais de se laisser photographier et n’accorda que de très rares interviews... Comment, alors, réaliser le portrait d’un artiste qui refusait de se montrer ? En laissant son œuvre parler pour lui, car c’est avant tout l’œuvre qui prime chez Sol LeWitt, rien d’autre. De même, l’artiste évacue tout contenu subjectif pour ne retenir que le concept, réduisant ainsi son art au strict minimum. "Pour progresser, il faut revenir à l’essence", estimait-il. Ses fresques murales seront exécutées par des assistants afin d’en gommer toute forme de subjectivité. À la base, elles reposent sur une idée d’une apparente simplicité, dont se dégage une beauté visuelle et intellectuelle subjuguante.
Centré sur les peintures murales, le documentaire de Chris Teerink réussit à capter avec brio la grande rigueur du travail de l’une des figures emblématiques de l’art conceptuel mais aussi la sensibilité d’une recherche généreuse à l’émouvante beauté.