Résumé
Une tentative de réhabilitation posthume de l'artiste passionnante et trop peu connue, Sophie Taeuber-Arp dont le travail a été occulté par celui de son mari, le sculpteur Jean Arp.
Avis
De nombreux témoins viennent parler de cette femme rayonnante et discrète qui "servait le thé" et ne parlait pas de ses recherches et de ses travaux, laissant toujours la première place à son mari. Même les amis intimes ignoraient l'importance de sa production dans la lignée du Bahaus et de l'Abstraction. Personne ne prenait vraiment au sérieux ce qui semblait relever des arts décoratifs, à la limite d'ouvrages de dame. Défilent deux vieilles cousines et un neveu qui rappellent les souvenirs de famille ; des anciennes élèves qui vénèrent encore le professeur qui les avait fait passer "des couronnes de fleurs à l'exigence du carré et de la ligne" ; le peintre écrivain Michel Seuphor et beaucoup d'autres. De nombreux documents s'intercalent entre les entretiens : reproduction de ses oeuvres, photographies, souvenirs de groupes et de manifestations.
Réveillé de son égotisme et son égoïsme par la mort de sa femme, Arp passera le reste de sa vie à regretter et à encenser celle qu'il avait beaucoup aimée et estimée sans le lui dire.
Le film est construit comme un reportage bien informé qui rend à cette artiste hyper douée (elle était aussi danseuse et architecte) la place qui lui revient et qu'elle n'a hélas pas eu.