Résumé
Le documentaire suit le violoncelliste Pablo Casals dans son village natal en Espagne, où il s'est retiré, et l'accompagne non seulement dans ses activités quotidiennes, ses rencontres et ses déambulations mais s'arrête longuement pour l'écouter jouer.
Avis
Un film simple et juste, tourné en 1955 à la demande du Mannes College of Music. Pablo Casals a 77 ans et vit à Prades, une petite ville des Pyrénées orientale où il est également né. Il s’en est volontairement exilé, en 1936, fuyant la guerre civile et l’installation de la dictature franquiste. Violoncelliste célèbre, remarquable interprète de Bach, il mène là une vie en apparence tranquille. Comme un notable, il se promène sous un parapluie transformé en ombrelle quand le temps change, salué et aimé par toutes et tous. C’est le grand homme d'un village devenu lieu culte de la musique. Sa vie se passe à enseigner et à jouer. On le voit donner une leçon à une élève américaine, modeste et lumineux comme certains très grands maîtres. À l’abbaye de Saint Michel de Cuxa, il joue dans l’église nue et vaste, la suite en sol majeur de Bach. Filmer un musicien est une chose difficile si l’on ne veut pas tomber dans les poncifs ou les virtuosités inutiles du genre. Robert Snyder a pris le parti de la rigueur qui nous permet d’écouter l’émouvante interprétation du maître sans nous distraire par des images inutiles. Un document juste et respectueux.