Résumé
Portrait intime du peintre Balthus peu avant sa disparition, filmé dans son quotidien et sa maison, qui mêle témoignages, archives, œuvres et interviews.
Avis
Balthus, très âgé, est filmé ici quelques mois avant sa disparition. Présent et impressionnant, le visage émacié - il a toujours ressemblé à Antonin Artaud - assis dans son fauteuil, sa sempiternelle cigarette allumée, il évoque les moments marquants de sa vie. Il vit, avec sa femme, dans son immense chalet suisse, entouré de la reconnaissance internationale, d’une célébrité aussi admirative que respectueuse et il peint toujours. Ce film n’est ni une analyse fouillée de son œuvre, bien que soient convoqués des historiens et des critiques comme Jean Clair, Pierre Rosenberg, Jean Leymarie, ni une biographie précise. Son grand mérite, est de faire un portrait impressionniste où le "un peu de tout" forme un tout fait des gestes de la vie quotidienne, de souvenirs, d’évocation de rencontres, d’éléments de vie, de témoignages et surtout de peinture. L’enfance, les maisons habitées et ressuscitées par sa présence, le témoignage de ses trois enfants, les photographies, les jugements et les confidences pudiques montés en séquences brèves n’anecdotisent pas une œuvre mais, au contraire, permettent de la comprendre. Parce que les tableaux sont là, énigmatiques et sulfureux. "Je suis un peintre religieux" dit Balthus. Témoignages après témoignages, se dessine un univers où les mises en scènes à forte résonance sexuelle rejoignent une transcendance certaine car, dira encore Balthus, "la peinture est l’esprit incarné".