Résumé
Le film de Philip Haas suit Richard Long, artiste du Land Art, dans son voyage dans le Sahara. L'art s'inscrit dans un rapport au monde et au réel à la fois physique, charnel mais aussi spirituel.
Avis
Richard Long et le Sahara. Pour cet artiste anglais qui s’inscrit dans le Land Art, traverser un paysage, laisser les traces éphémères de ses sculptures faites de pierres, de sable, de cendre, d’empreintes de pas est son travail. Voyage ascèse et réflexion, voyage initiatique où il fait entrer son propre corps (la marche, la fatigue, le sommeil) dans le processus de création qui se sert du temps, de l’environnement, du savoir-faire artisanal. Il a des gestes de manœuvre, de maçon, de survie primitive. Le film est nu et dépouillé comme sa démarche, sans fioritures. Une mise en scène volontairement minimale qui joue avec l’immensité de l’espace, le Hoggar fascinant comme tous les déserts. La bande son se réfère au vent, aux mouches, aux bruits de pas. Son périple est parfois ponctué par la musique incantatoire de Marc Wilkinson. Parfois, Richard Long parle en off. Des phrases simples et essentielles. Il dit "le plaisir de réduire la vie", "de s’arrêter avec la nuit", "de retrouver le chaos normal de la création", "de travailler sans penser à rien, totalement", "que tout voyage est une ligne qui devient sculpture". Et nous voyons des spirales de cailloux, des rectangles de pierres, des aires de terre battue, des cercles mégalithiques. C’est éblouissant.