Résumé
À partir d'une idée simple mais forte, confronter les textes de Diderot aux œuvres dont il parle, le film nous raconte le 18e siècle et met en débat cette pratique dont le philosophe français des Lumières sera pionnier, la critique d'art.
Avis
L’idée est simple et suffisante. Prendre les textes de Diderot, critique d’art des Salons, et les confronter à ce dont il parle : les tableaux de Jean Siméon Chardin, Jean-Baptiste Greuze, François Boucher et quelques petits maîtres de l’époque. C’est à travers le discours et un recul de plus de deux siècles que se joue le film. Il met en parallèle à la fois le tableau et le jugement contemporain porté sur lui, ainsi que le choc de deux regards, deux sensibilités : celle du 18e sur le terrain à chaud, avec tous les risques de la mode et celle d'aujourd'hui avec un recul historique et une distanciation sans danger. Diderot se situe là, à l’origine de la critique. Dans son style vivant et primesautier, il nous rappelle le sentiment d’un siècle proche du beau, du vrai, de la nature, qui aimait les sujets nobles, propres à élever l’âme et à faire couler les larmes, qui parle au cœur et à l’esprit. La structure - illustrer un texte critique - peut paraître raide mais elle nous permet de comprendre une époque, de rencontrer le pionnier d’un genre, et de réfléchir modestement sur les certitudes théoriques de notre temps, de pratiquer l’admiration et l’ironie finalement.