Résumé
À partir de 1969, le peintre Christian Dotremont s'installe à Tervuren dans une maison de repos. Ce film le dévoile au travail, occupé à faire ses logogrammes qui sont des dessins-mots, sorte de calligraphie poétiques et voyageuses. ll sait que le temps lui est compté.
Avis
Dès le générique, on approche les logogrammes depuis le lieu où s’est mis en place, fantasmatiquement chez Dotremont, le désir d’écriture inspiré par l’amour qu’il porte à Gloria. La caméra dit, tout au long du film, la position du corps, des mains, l’avancée de l’encre, de la naissance de ses poèmes visuels jusqu’à l’autodafé qui attend ceux qui ne sont pas parfaits. Mais le film rend compte également de la vie de Christian Dotremont, reclus à la pension Pluie des roses à Tervueren, l’enfermement d’un homme malade, relié au monde par une importante correspondance, des coups de téléphone infinis, une accumulation de papiers, de livres, de souvenirs de voyages, avec omniprésente la Laponie, ce lieu mythique. Un chant lapon, la voix rocailleuse de Dotremont, celle d’une correspondante, présence de toutes les femmes, appuient ce que montre l’image, le travail de création dans une fin de vie proustienne confinée et fiévreuse.