Résumé
Contacts est une série sur les photographes. Cet épisode est consacré à Elliott Erwitt, qui nous promène de photos en photos et s'amuse à dévoiler des morceaux de réalité.
Avis
Elliott Erwitt doit sa notoriété à ses photographies de mode, de stars, son sens de l'humour burlesque et ses prises de vues sur le vif qui ont parfois changé le visage de l'Amérique. Il nous fait entrer dans ses recherches en commentant quelques photographies. Son commentaire extrêmement ironique et modeste caractérise une œuvre empreinte d'émotion et d’humour. Il rend d'abord hommage au hasard avec l’instantané d’un gamin accroché à un tram en Espagne. Tout est suggéré : l’astuce, le danger, le rapport à la survie. Puis, vient le conflit de Budapest en 1964, interdiction de photographier ce que les communistes ne veulent pas qu’on voit : il était là et une femme lui offre son visage sans regard. À Trouville, il observe un homme se débattre avec un parasol qui ne veut pas se fermer et il rejoint là les gags des grands burlesques américains. Il assiste à la rencontre Nixon/Khrouchtchev. Il parle ensuite d’un concours de nudistes et saisit l’ironie d’un sexe masculin balancé devant le regard béat de deux vieilles américaines habillées. Il enchaîne par un défilé de mariées de la haute couture, des mannequins Dior ou Chanel qui croisent, glorieuses et blanches, un père triste et gris qui pousse un landau au fond d’une banlieue. Elliott Erwitt nous fait entrer dans son univers amusant. Mais, avec lui, s’amuser, c’est surtout voir des vérités jamais vues.