Résumé
Niele Toroni peint des empreintes faites au pinceau numéro 50 à des intervalles réguliers de 30 cm. Point. Le film rend compte de ce travail minimaliste et se met au service de cette démarche exigeante.
Avis
Depuis des années, le peintre Niele Toroni fait et ne fait que "des empreintes de pinceau numéro 50 à des intervalles réguliers de 30 cm". C'est ce que l'on a appelé le degré zéro de la peinture. Le film a été tourné lors de la préparation de l'exposition '20 ans d’empreintes' en 1987 (Villa Arson, Nice). Comme le travail de l’artiste, celui de la cinéaste est volontairement minimaliste : il n’y a ni récit, ni biographie, ni musique, ni commentaire. Simplement l’espace blanc et immense d’un musée filmé avec des cadrages rigoureux qui nous font circuler de salle en salle et le peintre au travail avec ses échafaudages et son assistant. Dans un monologue, Niele Toroni fait de phrases ironiques et brèves, semble répondre à tout le bêtisier qu’a suscité sa démarche. On le voit préparer son exposition, accrocher toile ou rouleau, peindre in situ et parler, en artisan, de sa méthode qui appelle le marquage qui demande la concentration, la précision, l’utilisation des lieux. Ce film se met au service de l’esprit d’un travail dont il rend la rigueur et ne se veut en rien l’illustration d’un discours.