Résumé
Construit autour des nombreux écrits du peintre, le film arpente quelques toiles pour dévoiler son univers à travers la voix off qui se raconte et quelques interviews.
Avis
Le peintre James Ensor ne quitta presque jamais son Ostende natale, "reine de la mer, déesse de la lumière blonde", ni le magasin de coquillages hérité de ses parents et qui inspira largement son œuvre. En 1949, le cinéaste-ethnologue Luc de Heusch décide de le filmer chez lui, dans sa maison, assis sous le célèbre tableau ‘L'Entrée du Christ à Bruxelles’, ce manifeste de l'art moderne, annonciateur de l'expressionnisme. L’octogénaire, devenu baron, en impose. En 1990, Luc de Heusch va se servir de ses images tournées quarante ans plus tôt et signer un film qui propose une approche originale, loin du biopic classique. Le monologue, dit par le comédien Jacques Dufilho, qui fournit la trame dramatique au film est emprunté directement aux ‘Écrits du peintre’. On y entend des propos acerbes qui répondent aux attaques de celles et ceux qui l’accusent d’être fou, sot et méchant... Il leur lance des flèches. Éclatent son amertume, sa misogynie, son désespoir sur le ton du cynisme et de l'humour noir. Illustré par des peintures, gravures, photos et archives filmées, le film montre le cinéaste Henri Storck qui eut l’occasion de filmer Ensor à plusieurs reprises et contribue à parfaire la découverte de l’univers pictural et mental de l’artiste.