Résumé
Composé de vues de Venise, de tableaux du Tintoret et de textes de Jean-Paul Sartre, ce film joue sur la double lecture de l'œuvre du peintre et du texte inachevé 'Le Séquestré de Venise' que lui a consacré l'écrivain.
Avis
L’œuvre du Tintoret est présentée ici à la lumière de l’analyse qu’en fait Jean-Paul Sartre, dans le texte 'Le séquestré de Venise'. Texte à thèse, très personnel. Il dégage l’originalité, la violence de la peinture du Tintoret qui dit l’angoisse plus que la beauté, la chute des corps, leur pesanteur plus que l’apesanteur divine. Son caractère transgressif fit scandale. Venise préférait Titien et le Tintoret décida d’avoir raison de la ville en lui imposant une production gigantesque, en assénant sa vision qui recouvrit tous les murs des églises et des schola. 'Le miracle de Saint-Marc', 'Le jugement dernier', 'Le massacre des innocents' sont lumineusement perçus par Jean-Paul Sartre et la caméra suit son discours, cadre pour illustrer la démonstration. Le cinéaste replace également le peintre dans le contexte politico-économique de l’époque, porté par un commentaire explicatif et des images très conventionnelles des canaux et des Palazzo. Filmer les plafonds du Tintoret, ses immenses compositions dans le chœur d’églises obscures, reste une prouesse technique.