Résumé
Des danseurs et danseuses de krump, une danse urbaine née dans les quartiers de Los Angeles au moment des émeutes qui suivirent la mort de Rodney King, interprètent la musique des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau, un opéra-ballet de 1735.
Avis
Le film de Clément Cogitore est un diamant noir et brut qui explose au visage avec beauté et sauvagerie. Une éruption de cinq minutes, montre en main. Sans que nous le sachions au départ, nous sommes sur le plateau de l’Opéra Bastille. Un groupe d’individus à capuches forme un cercle dense, au centre duquel des danseuses et danseurs passent à tour de rôle sur la musique de Jean-Philippe Rameau écrite au XVIIIe siècle, 'Les Indes Galantes'. Télescopage percutant, de styles, d’époques, d’univers qui aboutissent à la fusion. La danse qui se déroule sous nos yeux ébahis, c’est du krump, un sous-genre radical du hip-hop, né dans les ghettos noirs de Los Angeles fin 1990, en réaction aux provocations et arrestations policières. Danse guerrière, baroque à sa façon, expressive, frénétique, que Clément Cogitore filme avec une force inouïe.
Produit par l’Opéra de Paris dans le cadre de sa plateforme en ligne 3e Scène, ce court-métrage confirme l’extrême talent du jeune cinéaste mais aussi la force du travail chorégraphique de Bintou Dembele, Grichka et Brahim Rachiki.