Résumé
Un film qui lie un morceau du compositeur Carlo Florindo Semini écrit en 1971 et les célèbres mosaïques de la Place Armerina en Sicile dont le musicien s'est inspiré.
Avis
La Villa Romaine du Casale, en Sicile, remonte à la fin du IVe siècle. Les mosaïques de cette demeure rurale sont considérées parmi les plus belles et les mieux conservées de leur genre. Le mode de vie du propriétaire y est célébré par les 3500 mètres carrés de pavements revêtus de mosaïques figuratives ou géométriques. Les influences stylistiques de l’art africain entrent en résonance avec la présence d’une main-d’œuvre africaine parmi les ouvriers. Les mosaïques présentent différents styles et cycles narratifs : l’un dédié à la mythologie et aux poèmes homériques, l’autre avec des références à la nature et à la vie quotidienne de l’aristocratie romaine. Ce film rend hommage au compositeur Carlo Florindo Semini qui s’est inspiré de ces mosaïques pour écrire, en 1971, une œuvre musicale en six mouvements pour piano et orchestre. Adriano Kestenholz signe là un film véritablement porté par la musique. Les mosaïques apparaissent, comme une œuvre enfouie que la musique va faire revivre, et le film met en relation étroite la fixité de cette œuvre, les paysages siciliens et l’orchestre en pleine exécution. Nous passons ainsi, dans une fluidité étonnante, d’un instrument à une montagne, d’une plage à un détail de tesson. Ces moments se voilent et se dévoilent dans un jeu de superposition des plans qui s’accordent et s’épousent. Un film poétique qui relie passé et présent, art et nature.