Résumé
Un épisode de la série Les Nouveaux commanditaires qui décrit l'intervention de Matali Crasset autour d'un projet de pigeonnier.
Avis
Chaque épisode des Nouveaux Commanditaires s’ouvre sur cette question : "Qui dira maintenant la raison d’être de l’art ?" À l’initiative de l’association Les Nouveaux Commanditaires, l’artiste belge François Hers lance, en 1996, un programme de financement de commandes d’œuvres d’art qui émanent de la société civile. Cette action permet à des personnes confrontées à des enjeux de société ou de développement d’un territoire d’associer des artistes à leurs préoccupations. Son originalité repose sur une conjonction nouvelle entre l’artiste, un collectif citoyen commanditaire et une personne chargée de la médiation culturelle, de même que des partenaires publics et privés : toutes et tous collaborent autour d’un projet. Les films de François Hers et de Jérôme Poggi remontent le cours de neuf de ces projets, en France et en Europe.
Dans cette commune du Nord, des membres de l’association de colombophilie souhaitent raviver leur passion et transmettre, dans cette région marquée par la guerre, la force historique de ce lien de l’homme à l’oiseau. Dans ce contexte intimement lié à un territoire et avec un souci de transmission, ils font appel à travers Les Nouveaux Commanditaires à la designer Matali Crasset. Peu à peu, le projet se met en place à force de rencontres, de discussions, d’écoute de l’artiste pour qui, justement, intervenir directement dans la vie quotidienne est à la base de son travail. Lentement, la distance entre les commanditaires et l’artiste se réduit pour faire place à un respect mutuel et à l’élaboration, par concertations, du pigeonnier. Suite d’interviews face caméra, quelques images d’archives, le film se scande sur des cartons qui racontent l’évolution de cette véritable rencontre entre les commanditaires et Matali Crasset qui, au fil de ses interventions, met l’accent sur la réalité d’un art en prise avec le réel. La singularité touchante de cet épisode est de donner à voir la rencontre de deux mondes, la modestie des commanditaires et leur prise de conscience respectueuse du travail de l’artiste. Finalement, l’art a bien sa place dans la campagne des Hauts-de-France.