Résumé
Un épisode de la série Les Nouveaux commanditaires qui décrit l'intervention de l'artiste Steven Gontarski sur deux pyramides dans un petit village du Doubs.
Avis
Chaque épisode des Nouveaux Commanditaires s’ouvre sur cette question : "Qui dira maintenant la raison d’être de l’art ?" À l’initiative de l’association Les Nouveaux Commanditaires, l’artiste belge François Hers lance, en 1996, un programme de financement de commandes d’œuvres d’art qui émanent de la société civile. Cette action permet à des personnes confrontées à des enjeux de société ou de développement d’un territoire d’associer des artistes à leurs préoccupations. Son originalité repose sur une conjonction nouvelle entre l’artiste, un collectif citoyen commanditaire et une personne chargée de la médiation culturelle, de même que des partenaires publics et privés : toutes et tous collaborent autour d’un projet. Les films de François Hers et de Jérôme Poggi remontent le cours de neuf de ces projets, en France et en Europe.
À Chaucenne, un village du Doubs de six cents habitants, des jeunes gens errent entre ville et village. Dans cette zone ni rurale, ni urbaine, ils vagabondent et se morfondent sans jamais trouver leur place dans l’espace public. Quand deux d’entre eux sont fauchés par une voiture sur une nationale connue pour être dangereuse, leur colère tente de s’exprimer par tous les moyens. Cette demande est entendue par une adjointe de la Mairie, qui fait appel à un médiateur des Nouveaux Commanditaires. Les jeunes se réunissent pour proposer un projet qui se veut à la fois un hommage à leurs camarades décédés et un espace de rencontres qui leur soit propre. L’artiste américain Steven Gontarski est contacté pour réaliser deux pyramides qui vont venir symboliser les disparus et "transformer une absence en beauté." L’un des épisodes les plus courts de la série des Nouveaux Commanditaires est aussi l’un des plus touchants. Sans doute parce que tous les enjeux affectifs autour de ce travail s’y livrent : cette commande est l’occasion pour des jeunes gens de trouver leur voix et leur place dans leur société mais elle permet aussi de dénouer les multiples conflits en jeu. L’art y est, à proprement parler, un enjeu de représentation dans l’espace public.