Résumé
Un épisode de la série Les Nouveaux commanditaires qui décrit l'intervention de Massimo Bartolini dans la Chapelle Anselmetti.
Avis
Chaque épisode des Nouveaux Commanditaires s’ouvre sur cette question : "Qui dira maintenant la raison d’être de l’art ?" À l’initiative de l’association Les Nouveaux Commanditaires, l’artiste belge François Hers lance, en 1996, un programme de financement de commandes d’œuvres d’art qui émanent de la société civile. Cette action permet à des personnes confrontées à des enjeux de société ou de développement d’un territoire d’associer des artistes à leurs préoccupations. Son originalité repose sur une conjonction nouvelle entre l’artiste, un collectif citoyen commanditaire et une personne chargée de la médiation culturelle, de même que des partenaires publics et privés : toutes et tous collaborent autour d’un projet. Les films de François Hers et de Jérôme Poggi remontent le cours de neuf de ces projets, en France et en Europe.
Construit principalement autour du travail de l’artiste italien Massimo Bartolini dans la Chapelle Anselmetti, cet épisode des Nouveaux commanditaires aborde aussi les œuvres présentes dans la ville de Turin : celles de Lucia Orta ('Totipotent Architecture'), Stefano Arienti ('Multiplayers') et Claudia Losi ('Jardin Transatlantique'). Turin, ancien pôle industriel de l’Italie, vit désormais au rythme d’une paupérisation grandissante. La ville est traversée de friches, de trous, de lieux abandonnés. Plus théorique et foisonnant, l’intérêt de ce nouveau chapitre des Nouveaux commanditaires est double. D’abord, il met en scène l’enjeu des commanditaires à une échelle plus vaste, celle de la ville entière à travers plusieurs œuvres. Ensuite, il déplie toute la portée politique et les multiples enjeux de cette nouvelle pratique qu’installe le protocole des Nouveaux Commanditaires. En montrant comment tout un quartier s'empare de son histoire avec la Chapelle Anselmetti et d'autres exemples d'œuvres disséminées à travers la ville, c'est le rapport entre une population et son territoire qui est questionnée. Réappropriation et mise en partage d’un espace commun, réhabilitation des lieux et, à travers eux, enracinement des habitantes et habitants dans leur environnement. Comme le conclut l’une des médiatrices ici interviewée, "ce n’est pas l’art réalisé qui est politique, c’est la méthode grâce à laquelle il est réalisé qui est politique."