Résumé
La vie maritime a toujours attiré László Moholy-Nagy, qui a photographié des homards dans un aquarium et leur pêche en pleine mer. Pour ce film, il utilise les mêmes procédés que dans ses photographies : plans inclinés, vues à vol d'oiseau, prises de vues d'en bas ou à ouverture large.
Avis
Un documentaire qui s’attache d’une part à la pêche aux homards et, d’autre part, à la vie violente et aventureuse de ce crustacé. Côté pêche, il est impossible de ne pas faire référence aux films ostendais d’Henri Storck pour la manière très plastique de photographier la mer et l’intérêt pour les gestes du travail, leur précision et leur adresse. Côté zoologie, c’est Jean Painlevé qu’il faut évoquer. László Moholy-Nagy ajoute un humour très pince sans rire porté par des cartons, qui de la naissance à la casserole, font de la brève existence du homard un espèce de thriller plein d’embûches et de combat, de lutte et de piège. La proximité de la caméra transforme la bête en monstre des mers et ses duels avec des rivaux deviennent aussi fascinants que le choc des armures des samouraïs filmés par Akira Kurosawa. Et comment ne pas citer le dernier plan, s'apparentant à de la science-fiction, où de redoutables pinces sortent d’un menu où le homard est accommodé à toutes les sauces.