Résumé
Une rencontre avec René Magritte mais surtout une plongée dans son univers, qui contamine totalement le film et le transforme, lui aussi, en objet surréaliste.
Avis
Au départ, une commande de la télévision, un artiste affable et disponible, juste avant que la gloire internationale ne le saisisse, et un texte de Breton 'La leçon des choses', dix lignes merveilleuses qui disent que les objets doivent être pris au sérieux. René Magritte est ici situé dans son travail de poète, de visionnaire, de perturbateur de mots et d’images. Ce n’est pas par hasard qu’on ne le verra pas se débattre avec sa toile et ses pinceaux. Peindre est pour lui l’acte intermédiaire entre une proposition poétique et la perturbation des titres. Tout le film va se jouer sur la transformation des objets, la rupture des apparences, l’envers des choses. Il y a la présence de Magritte, ses textes lus en off par un comédien, ses proches surréalistes réunis bourgeoisement pour de grandes trouvailles littéraires et son univers pictural dans lequel Luc de Heusch se glisse jusqu’à l’entrée en "Magrittie" où les tableaux sont filmés décadrés, en continu, tels un monde cohérent mais étrange qui se termine sur un rêve minéral et l’idée d’éternité.