Résumé
Entièrement axé sur l'évolution de l'œuvre du peintre russe Kasimir Malevitch - de sa période suprématiste au retour de la figuration - ce film, riche d'archives, met aussi en regard l'histoire de l'homme avec celle de son pays.
Avis
Le prégénérique nous met directement dans l’aventure du carré noir sur fond blanc. Il y a quelques données biographiques mais tout le film est centré sur l’évolution de l’œuvre de Kasimir Malevitch, la période suprématiste et le retour à une certaine figuration à la fin de sa vie. Tout cela est mis en perspective avec les événements qui ont transformé la Russie en URSS (1905, la Révolution d’Octobre, l’installation du réalisme soviétique) ou l’invention de l’aviation qui a beaucoup intéressé le peintre, le tout illustré par des fragments de films d’actualités. Une interview de l’historien d’art Troels Andersen structure le film : il développe une lecture de Malevitch personnelle et fine. Les tableaux et dessins sont présentés frontalement comme des diapositives avec une volonté d’illustration et d’efficacité. On évoque aussi l’alogisme (des éléments mis sur la toile sans lien apparent les uns avec les autres), les architectones (formes architecturales en plâtre conçues dans les années 1920), son travail de professeur et sa théorie du zéro. La musique est parfois redondante et les beaux textes de Malevitch, lyriques et forts, sont lus d’une manière un peu datée mais pleine du charme emphatique de l'acteur Laurent Terzieff.