Résumé
New York 1943' mêle images d’archives, bande son, extraits de films d’époque pour raconter, à travers une ville à la croisée des chemins et de l’histoire du monde, un moment de l’histoire de l’art américain où la modernité va particulièrement s'incarner dans la figure et la peinture de Jackson Pollock.
Avis
À la fin des années 1930, Paris l’arrogante regarde avec condescendance les artistes new-yorkais. Mais l’apparition d’une nouvelle génération de peintres américains et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale vont propulser New York sur le devant de la scène artistique quand de nombreux Européens viennent y trouver refuge. En 1942, Peggy Guggenheim ouvre une galerie où se rencontrent Européens exilés et jeunes artistes américains. Jean-Loïc Portron s’arrête ainsi longuement sur Piet Mondrian, qui, sous le charme de la cité américaine, délaisse la recherche de l’austérité pour tenter de capter l’énergie de la ville.
En cette année 1943, la ville bouillonne de courants aussi riches et divers que le surréalisme, l’abstraction, le bebop... Au croisement d’une double influence, entre le désir d’affirmer un art propre au continent et à ses préoccupations, mais aussi prêt à rivaliser avec les peintres parisiens, ouverts aux influences européennes, Jackson Pollock va incarner celui par qui la modernité arrive à la peinture américaine. Portron s’emploie à suivre son parcours et sa destinée tragique. Il tisse les fils qui conduisent jusqu’à lui, ses errances dans les États-Unis, ses influences, ses rencontres artistiques à New York, ses méthodes nouvelles, ses essais et ses tentatives. Ainsi, il évoque et ébauche l’histoire de la modernité de la peinture américaine, convoquant notamment Mark Rothko. Avec beaucoup d’agilité - et d'humour dans sa manière d'illustrer ses commentaires - Jean-Loïc Portron réussit à conter l’émergence de la modernité dans la peinture américaine.