Résumé
Le sculpteur sénégalais Ousmane Sow a mis en scène la bataille de Little Big Horn. Béatrice Soulé filme le sculpteur au travail, chez lui et dans son atelier au Sénégal jusqu'à son installation finale et impressionnante au-dessus de la Seine.
Avis
Ousmane Sow est un sculpteur sénégalais qui a été invité par la ville de Paris à investir le Pont des Arts. Il a choisi de mettre en scène la bataille de Little Big Horn où se sont affrontés les tribus indiennes et le général Custer dans la conquête sanglante que les États-Unis d'Amérique ont livrée, pour posséder un territoire qui appartenait à d’autres. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que cette citation historique n’est que la métaphore de ce qui est arrivé en Afrique face à l'Europe. Et dans cette bataille-là, les Indiens ont gagné, le message est encore plus clair.
C’est le deuxième film que Béatrice Soulé consacre à l’œuvre d'Ousmane Sow. Ici, la cinéaste prend la parole et conduit son film comme un journal intime, un commentaire/méditation qui accompagne l'artiste au travail. On assiste à la création de tous les personnages sortis de la glaise et des bandelettes, de cette alchimie sculpturale dont Ousmane Sow garde le secret. Hommes et chevaux prennent forme dans son imaginaire et seront vus pendant trois mois par trois millions de personnes. Entre la maison de Dakar où vit Ousmane Sow, son atelier plein de terre et de mystère, et la finalité parisienne, la cinéaste interroge l’histoire de la bataille où mourut Custer. Si l'artiste ne prononce pas un seul mot, la force visionnaire de son travail et son corps domptant et séduisant la matière s'imposent d'eux-mêmes.