Résumé
À Sète, en 1980, Jean-Michel Meurice a rencontré le peintre Pierre Soulages dans sa maison qui surplombe la mer. Entre l’atelier et la terrasse, les deux hommes poursuivent un dialogue sur les recherches de l'artiste, son évolution, sa quête et ses méthodes.
Avis
À Sète, en 1980, Jean-Michel Meurice a rencontré Pierre Soulages dans sa grande maison qui surplombe la mer. Entre l’intérieur (l’atelier), et l’extérieur (la terrasse), un monologue et un dialogue très simples et très beaux auront lieu. Soulages est au travail dans une grande pièce blanche. Il explique la matière, la nécessité d’avoir de bons outils, son intérêt pour la lumière, celle qui vient de la peinture. Quelques travaux plus anciens permettent de comprendre son évolution, son processus de création : ses essais avec le cuivre, le verre, tout ce qu’il a appris des artisans et du hasard, simplement en observant les objets et la vie. "J’attends, je guette et dans la concentration, quelque chose arrive presque en dehors de moi." À un moment, il sait que le tableau est fait. Les autres, ceux qui ne sont pas touchés par cet instant de grâce, il les brûle. Pierre Soulages parle d’architecture (il admire aussi bien Étienne-Louis Boullée que les architectes d’instinct qui ont construit des pigeonniers et des bergeries), de la poésie, de sa rencontre avec Saint John Perse, de son goût pour la peinture médiévale, de sa mère, de ses souvenirs d’enfance liés aux sons, aux odeurs. Un film de sérénité et d’intelligence tourné de manière à ce que tous les plans soient au service du peintre, de son visage, de ses gestes, de son travail, de son espace. Un film exemplaire et une grande rencontre.