Résumé
Sevak Avanesyan est un jeune violoncelliste talentueux qui prépare un concours international. Mais c'est aussi un sportif qui pratique l'art de la boxe. Le film va et vient entre entraînements et répétitions, où les deux disciplines se nourrissent l'une et l'autre.
Avis
Plongé dans la préparation d’un prestigieux concours international de violoncelle, Sevak Avanesyan, vingt-trois ans, féru de sport de combat, fera l’expérience dans son corps, son esprit et son cœur, de ce qui fait de lui un homme et un artiste.
Le dépouillement ascétique de cette vie qui se joue toute entière dans la musique se raconte dans la rigueur des cadrages de Comes Chahbazian et dans son parti pris narratif, de n’avancer qu’à travers de longs plans fixes tirés au cordeau. Sa caméra, frontale et têtue, impose sa temporalité. Elle construit des cadrages sur des décors vides ou neutres qui épurent encore la narration. Et elle fait face à son sujet pour tenir jusqu’au bout ce qui s’engage avec nous. Car il est un moment, fragile, dans la longueur de ses séquences qui persiste où le temps se suspend et où la musique surgit. Rarement le cinéma aura scruté d’aussi près et avec autant de dépouillement l’effort, le travail, l’entraînement. Loin de tout spectaculaire, de toute effusion, avec une rigueur qui frôle elle aussi l’ascèse, Comes Chahbazian se concentre sur la répétition, inlassable, et les lentes variations qui racontent l’évolution de son personnage.